Hey coucou! Mais non « les illus mines » ne sont pas finis avant d’avoir commencé ! C’etait juste l’été, la rentrée et la tête ailleurs qui nous ont fait « pauser » (certes ce mot n’existe pas mais je le trouve parfait pour exprimer la réalité de ce qui est survenu, n’est-ce pas?)
Pour ce retour, le sujet sera celui repris en objet : l’aquarelle.
Pourquoi celui-ci et pas un autre? Tout simplement, car c’est en découvrant ce médium que nous avons été illuminés par l’illustration. Se rendre compte soudain, que cette planche de BD si jolie, est en fait le fruit d’un pinceau, de pigments et d’eau, c’est assez magique tout de même ?
D’autant que ce qu’on appelle plus communément la « peinture à l’eau » dans notre imaginaire enfantin, n’était jusqu’à présent rien d’autre qu’un moyen de remplir une feuille en maternelle, accrochée avec une pince sur un tableau en bois…
L’aquarelle c’est bien plus technique qu’il n’y parait. C’est l’art de maîtriser l’eau, les couleurs et la patience.
Et là « BIM ! » ça éveille votre curiosité :

No panic! C’est ce que je te propose de raconter dans cet article, tu me lis? C’est parti!
Figure toi que l’aquarelle a des origines anciennes, genre 4000 ans.
En fait, on trouve déjà des traces de l’utilisation de la peinture à l’eau, dans les peintures murales de l’Egypte ancienne.
Les artistes utilisaient des pigments qu’ils mélangeaient à l’eau pour réaliser différentes couleurs.
Parmi ceux-ci, il y avait l’ocre, extrait des minéraux riches en fer, qui permettait d’obtenir des teintes allant du jaune au rouge. Le cinabre issue du sulfure de mercure, bien que toxique, était parfois utilisé pour fabriquer des rouges flamboyants. L’azurite provenant de la roche, créait les teintes de bleu, comme la malachite créait les verts, etc.
Les Égyptiens maîtrisaient l’art des pigments et les préparaient déjà avec des liants comme l’eau ou des substances organiques, de façon à pouvoir les conserver et nous permettre encore aujourd’hui de profiter de leurs oeuvres.

A l’issue de cette période, le fait d’utiliser l’eau comme ingrédient de base a la peinture à continué d’évoluer mais n’est réellement réapparu en Europe qu’à la Renaissance (16ème siècle) grâce a l’école de Venise, dont les peintres ont expérimenté une autre approche de la couleur, de la lumière et de la représentation de l’eau, les conduisant à user de la tempera, en quelque sorte l’ancêtre de l’aquarelle, mélange d’eau ou de jaune d’oeuf pour lier les pigments, tout comme le faisait les égyptiens.

C’est au 18ème siècle que l’aquarelle est apparue comme un médium à part entière, notamment en Angleterre. C’est le travail de Thomas Gainsborough qui a contribué à accroître la notoriété de l’aquarelle grâce à ses paysages et ses personnages.
En 1804, la création de la Société d’Aquarellistes à Londres a encouragé et promu son utilisation.
C’est à travers l’art prisé de la pastorale avec ses scènes rurales et ses paysages, que c’est diffusée l’utilisation de ce médium avant tout présent en godets, étalé via des pinceaux en poils d’animaux et sur du papier prévu à cet effet.
C’est à cette période que l’aquarelle est devenue une façon populaire de documenter les voyages en remplissant des carnets de précieux témoignages du monde.

Le 19ème siècle qui lui succède, marque l’âge d’or de l’aquarelle. Désormais reconnu, le médium a gagné en popularité, est respecté et pratiqué par des artistes célèbres.
Les techniques se sont développées et explorent les effets de lumière, de couleurs avec des compositions innovantes.
Les artistes anglais tels que William Blake, John Constable et Samuel Palmer produisent des oeuvres exceptionnelles qui mettent en lumière la campagne anglaise.
Mais le plus célèbre est de loin Joseph Mallord William Turner, sans aucun rapport avec pirate des Caraïbes, mais néanmoins amateurs de navires, dont ils aiment en faire les personnages principaux de ses paysages maritimes baignés de lumière.

Cerise sur le gâteau, ce médium facilement accessible contribue à l’émancipation de la femme et leur permet de documenter la nature et les sciences. Parmi elles, Beatrix Potter, dont vous avez certainement déjà vu ou lu le travail, pourrait être qualifiée parmi les premières illustratrices célèbres avec son très renommé « Pierre Lapin ».

Le vingtième siècle a quant à lui poussé les techniques de l’aquarelle dans des idées abstraites autant que dans l’émotion expressionniste. On le voit prospérer en Chine et au Japon, comme au bout des pinceaux des plus célèbres artistes surréalistes. On fait désormais usage du sel, de la cire ou de résines pour créer des effets uniques sur les œuvres.

Sans titre – Wassily Kandinsky (1910)
Way to atago – Yokohama Taikan (1921)


Paysage maritime avec bateau à vapeur et voilier – Emil Nolde (1946)
Fleurs – Salvador Dalí (1948)

Sa popularité a permis alors à l’aquarelle d’être enseignée et les nouvelles technologies, de la diffuser plus largement.
Aujourd’hui elle est utilisée par de nombreux artistes à travers le monde et mixée avec d’autres médiums tels que l’encre, l’acrylique, le crayon ou la gouache. Elle s’enseigne à tous et connaît une belle envolée grâce à différents comptes Instagram et autres plateformes de tutoriels pour se lancer. Grâce à des logiciels de production numérique, il est même possible désormais, d’en recréer les effets pour les produire sur des médias print comme vidéo et nous « illus mines » sur les réseaux sociaux.
Fort de ce succès, les marques historiques d’aquarelle, sont désormais concurrencés par des fabricants artisanaux dont on parlera la prochaine fois (promis !) avec une deuxième partie sur les secrets de fabrication de l’aquarelle.