Vous êtes-vous jamais demandé quand, ou comment, le fait d’associer des images à des textes, est apparu ?
J’imagine que vous en avez une petite idée…
Disons que, comme pas mal de choses liées à l’écrit, au savoir, en Europe, et en France y compris, la religion y est pour beaucoup.
Mais n’allons pas trop vite! Déjà, c’est quoi l’illustration?
Il faut savoir que le terme « illustration » vient du latin « illustrare », qui signifie « éclairer » ou « rendre brillant ».
(Tout lien avec le nom de ce blog serait purement une « non-coïncidence » voyez-vous 😉 )
Grosso modo, il s’agit d’une image ou d’un dessin destiné à accompagner, expliquer, éclairer, ou simplement décorer un texte.
En France, elle joue un rôle important depuis longtemps, car elle a toujours été le reflet de l’époque dans laquelle elle s’est manifestée.
La première époque, c’est le Moyen-Âge.
Sans caricaturer, oui ce qui vous vient en tête est la réalité: les moines écrivaient leurs livres à la main, sur du parchemin, et agrémentaient leur contenu, d’illustrations aux pigments colorés, et souvent réhaussés d’or, pour embellir leurs textes.
Ces illustrations permettaient par ailleurs, aux personnes qui ne lisaient pas -plus nombreuses que celles qui lisaient-, de comprendre le sens de ce qui pouvait être écrit.
Au fil du temps, des moines se sont spécialisés dans l’enluminure (les premiers illustrateurs?) et Paris, est carrément devenu « the place to be » en Europe, sur le sujet.
Avec l’évolution des techniques, notamment l’imprimerie, la gravure sur bois ou sur métal, est devenue une nouvelle manière d’illustrer, augurant déjà les premières reproductions à l’infini.
A partir du XVIème siècle, les livres n’ont plus été réservés qu’au catéchisme, la connaissance n’était plus réservée aux religieux, et la Renaissance a vu l’expansion du livre. Dépassant les sujets bibliques, les livres sont devenus des objets d’art à part entière, ornés d’illustrations reflétant la beauté et la complexité du texte. L’évolution des techniques, a permis de réaliser davantage de nuances et de détails dans les images, et se faisant, de les rendre plus vivantes et dynamiques.
Au XVIIIème siècle –oui oui, le siècle des Lumières, celui que vous avez étudié en 5ème, rappelez-vous-, c’est la diffusion massive du livre: l’impression est désormais maîtrisée et répandue, les œuvres ne se limitent plus aux élites.
L’illustration devient un art visuel et la profession d’illustrateur est enfin reconnue, notamment dans les salons parisiens, où y est soulignée sa contribution à la société.
Les Lumières font place à la révolution industrielle et ses bouleversements technologiques. C’est l’apparition de la lithographie: technique d’impression qui va permettre de produire en masse des images de haute qualité et ce, à moindre coût. La presse illustrée qui commente et critique la société explose, « la littérature jeunesse » avec des ouvrages didactiques, visant à éduquer et/ou divertir, fait son apparition.
Même dans les périodes les plus sombres de notre histoire, l’illustration confirme en France, son rôle de reflet de la société: la Seconde Guerre Mondiale va être le terrain du développement des images pour décrire et pour convaincre. Cela permet aux gens de se représenter la guerre sur le front, et les convainc à se mobiliser pour leur camp.
Et comme toute période sombre, attire la lumière, c’est en parallèle que naît une source de divertissement formidable -mais non voyons, je n’ai aucun parti-pris- comme pour contrer la morosité et divertir les populations: la bande dessinée. Celle-ci fait une ascension fulgurante comme forme d’art populaire et se retrouve dans les magazines, leur faisant ainsi, gagner en popularité.
Dernier jalon de l’évolution technique de l’illustration, l’utilisation de l’informatique apparaît et permet aujourd’hui aux créations d’images, d’être entièrement numériques offrant encore davantage aux professionnels, de liberté, de créer des œuvres de plus en plus complexes et dynamiques.
Aujourd’hui, l’illustration est partout: livre, publicité, bande dessinée, cinéma, jeux vidéo, design d’interface, etc.
On assiste à la naissance de formes d’art hybrides: les illustrateurs ne se limitent plus au papier et explorent des univers virtuels, continuant ainsi à contribuer à la culture visuelle contemporaine.
Grâce à internet et aux réseaux sociaux, l’illustration devient de plus en plus indépendante, les créateurs d’images peuvent partager directement leur travail avec le public et l’effervescence créative qui en découle, vient embellir nos quotidiens.
Toi l’illustration, toi l’illustrateur, « les illus minés » te remercie d’exprimer ta vision du monde contemporain et prend l’engagement de contribuer à ta diffusion pour que tout le monde puisse être « illustrare ».